C'est avec une semaine de retard que les équipes de l'ASA ont enfin pu ouvrir, le jeudi 8 mars 2018, les vannes de la Prise d'eau, au lieu dit "La Combe du Cor" !
Au cours de la semaine précédente, les fortes chutes de neige du 28 février, puis l'alerte rouge du 1er mars (alerte précipitations, crue et submersion) avaient, en effet, rendu impossible toute mise en eau du canal d'amenée (tronçon du canal situé entre la Combe du Cor et le Pont du Diable): l'ASA prélève l'eau au lieu-dit de la Combe du Cor, à 8 km environ, en amont du Pont du Diable, et le contrôle des vannes, avant ouverture, nécessite de franchir le fleuve, à la barque, pour accéder aux organes de surveillance.
Le franchissement a finalement été possible le jeudi 8 mars au matin, sur un fleuve gonflé par les précipitations (débit moyen de 350 m3/s contre 40-50 m3/s habituellement à cette époque...).
La mise en eau du Tronc commun s'est donc déroulée au cours de la journée du 8 mars, sous la surveillance du garde-canal du secteur, qui a contrôlé qu'aucun bouchon de végétation n'obstrue les vannes de vidange, ni ne crée de situation susceptible d'endommager les ouvrages.
Les vannes de vidange du partiteur (au niveau du Pont du Diable) ont coulé tout le week-end, pour bien "nettoyer" le tronc commun, et stabiliser les débits.
Ce matin, lundi 12 mars, à 6h, l'eau a "été envoyée sur les rives". Deux équipes ont suivi cette mise en eau, pour surveiller la progression de l'eau en rive droite de l'Hérault (St Jean de Fos, Lagamas, St André) et en rive gauche (Aniane, Gignac). Il s'agit de vérifier que l'eau se propage bien, et qu'aucun bouchon ne vient faire embâcle à la bonne progression du front d'eau, ce qui pourrait provoquer un débordement... Sur le parcours, à chaque vidange, l'eau est délestée pendant quelques dizaines de minutes vers le milieu naturel pour permettre d'évacuer les végétaux flottant et "éclaircir" un peu l'eau circulante. Puis la vidange est refermée, pour laisser l'eau continuer sa progression vers l'aval.
La mise en eau des 42 km de canal de transport s'étale sur 3 jours:
- Lundi soir, l'eau aura atteint la commune de St André en rive droite (ruisseau de Lagarel) et la commune de Gignac en Rive gauche (ruisseau du Rieutord)
- Mardi soir, le canal principal de rive droite sera totalement en eau (jusqu'à l'entrée de Ceyras), tandis qu'en rive gauche, l'eau aura rejoint la commune de Pouzols (ruisseau du Lussac)
- Ce n'est que mercredi soir, que l'eau arrivera au fossé St Jean de Tressan, en rive gauche.
Dans la foulée, les gardes procéderont à la mise en eau progressive des secteurs gravitaires et desservis en basse-pression (environ 190 km concernés).
Les secteurs sous pression (10 stations de pompage et surpresseurs, soit environ 60 km) seront mis en service la semaine prochaine, entre le lundi 19 et le vendredi 23 mars.
A la fin de la semaine prochaine, le service sera rétabli sur tout le périmètre (vendredi 23 mars).
Ce planning présente une semaine de décalage par rapport à d'habitude, en lien avec les évènements climatiques exceptionnels de ces dernières semaines et en lien avec les travaux d'entretien hivernaux du Canal Principal (la prolongation de l'exploitation des ouvrages, pour une durée de 15 jours, à la fin de campagne 2017, a entrainé un décalage du planning de curage et débroussaillage des ouvrages, qui a fini tout récemment).
L'impact de ce retard est cependant relativement faible, compte-tenu de la recharge naturelle de la réserve utile des sols (plus de 160 mm de précipitations cumulées au cours des dernières semaines), et de l'absence de risque de gel (problématique de la lutte anti-gel). Les usagers les plus sensibles sont les maraichers qui produisent sous serre: la mise en service des stations de pompage se fera prioritairement sur les secteurs à forte dominante "maraichage" (Aniane).
La campagne d'irrigation 2018 commence sous de meilleurs hospices que les campagnes précédentes, puisque le déficit hydrique hivernal a été récemment comblé par les dernières précipitations. Cette situation "confortable" a été confirmée, lors de la dernière réunion du comité sécheresse, le 8 mars dernier...