L'intégralité du bassin versant du fleuve hérault est placé en crise

La situation hydraulique du fleuve Hérault ne cesse de se dégrader et le Préfet, par arrêté Préfectoral du 17 aout 2023, renforce une nouvelle fois les restrictions en plaçant l'intégralité du fleuve Hérault en situation de crise.

La carte annexée à l'arrêté Préfectoral du 17 aout est présentée ci-dessous (titre: La sécheresse dans le département au 10 aout 2023)

En situation de crise, l'arrêté Cadre sécheresse indique,notamment, que :

• les prélèvements à usage agricole permettant l'irrigation à la raie* doivent être réduits de 50 %
• les prélèvement à usage agricole permettant l'irrigation en goutte-à-goutte* doivent être réduits de 30 %
• l'arrosage des jardins potagers est interdit entre 8 h et 20 h
• l'arrosage des pelouses et espaces verts est interdit
• le remplissage et la vidange des piscines privées est interdit
• l'arrosage des terrains de sport est interdit, sauf terrains d'entrainement ou de compétition d'enjeu national ou international

*Ces critères sont liés au fait que l'ASA a défini un plan de gestion de crise validé par les services de la police de l'eau, pour les parcelles de son périmètre. En absence de plan de gestion (c'est-à-dire, hors périmètre de l'ASA), l'irrigation des cultures est interdite, sauf pour les jeunes plantations, pour les arrosages de sauvegarde en arboriculture, et pour les semenciers (sous contrainte de respecter les doses maximales suivantes: 20 mm /semaine pour le sorgho semence, 20 mm /semaine pour le tournesol semence et 25 mm/semaine pour le mais semence).

Sur le périmètre syndical, les mesures d'alternat sont en place depuis le 10 aout dernier (voir article). La carte des alternats est consultable ici.

Grâce à ces mesures, l'ASA a diminué ses prélèvements sur la ressource de façon significative, d'environ 300 l/s (soit presque 1 100 m3/h, soit environ 26 000 m3 par jour).

Une nouvelle réunion du Conseil Syndical est programmée la semaine prochaine pour analyser le fonctionnement des ouvrages et adapter, si besoin, les mesures en cours.

Pour rappel: 

• au regard de la longueur des réseaux (8 km de tronc commun + 15 km de rive droite + 27 km de rive gauche), ainsi que des temps de circulation de l'eau dans les réseaux de transport (environ 1m/s), il n'est pas possible de proposer un calendrier d'alternat basé sur le principe "1 jour sur 2". Dès le 4 mai (voir article), nous sensibilisions l'ensemble de nos membres sur les difficultés qui semblaient se profiler au démarrage de la saison 2023, et sur l'intéret de se munir, à titre individuel, de cuves de stockage.
• les jours de bascule (lundi et jeudi), l'ensemble des équipes est mobilisé sur le terrain pour réaliser les manœuvres de vannes nécessaires à l'application des mesures d'alternat. Cependant, les ouvrages nécessitent un temps de réaction et de stabilisation plus ou moins long (voir point précédent). Ainsi, il n'est pas possible de communiquer sur un horaire de rétablissement /  suspension du service
• Depuis le 10 aout, l'ASA constate la dégradation de nombreux ouvrages, la casse de cadenas, la tentative d'ouverture de vannes qui devraient être maintenues fermées. Ces dégradations sont contre-productives et pénalisent globalement l'ensemble du collectif (perte de temps, gaspillage d'eau, impact financier...)
• Comme indiqué dans toutes les communications relatives aux projets d'extension, les nouveaux périmètres irrigués sont intégralement compensés par des lâchers du Salagou, dans le cadre d'autorisations validées par la police de l'eau et les instances de partage de l'eau . Il n'y a donc aucune connexion, ni aucune concurrence, entre les prélèvements dédiés au périmètre historique et ceux dédiés aux périmètres des extensions:
• • le périmètre historique, qui représente 3000 ha, est alimenté à partir d'un point de prélèvement autorisé en 1882, localisé dans les gorges de l'Hérault, au lieu dit de la Combe du Cor. Ce prélèvement est soumis au maintien du débit réservé et fait l'objet d'un plan de gestion de crise.
  • le périmètre récemment créé, à partir d'un prélèvement à Bélarga (secteur des HERMES), est intégralement compensé par des lâchers du Lac du Salagou, tel que validé dans le Plan de Gestion de la Ressource en Eau (PGRE) de septembre 2018, et tel qu'organisé dans le cadre d'une convention de lâchers signée en juin 2023 entre le Département de l'Hérault (propriétaire du barrage du Salagou) et l'ASA
  • Les deux points de prélèvement sont distants d'environ 35 km.

Gardons en tête que la situation à laquelle nous tentons tous de faire face est liée à une pénurie d'eau sur la ressource, liée à une absence de recharge hivernale : les agents de l'ASA ne sont pas responsables de cette pénurie, et l'ensemble des équipes est mobilisé pour partager, dans les meilleures conditions, l'eau disponible.

Pour suivre l'évolution de la situation départementale, cliquez ici (site de la Préfecture).